La question est une plante qui fleurit merveilleusement dans le terreau scolaire.
Il y a les questions Absurdes de la prof (Qui a relu le texte dont nous avons parlé hier ?), ses questions Bêtes (Adèle ? la fille de Victor Hugo ? une chanteuse ?) alors qu’elle se croit la reine des questions de Culture générale (Voltaire, c’est quel siècle ?)
Il y a les questions Dérangeantes des élèves (Et vous, Madame, vous en pensez quoi, de ce qu’elle a dit, la directrice ?), les Enfantines et les Existentielles (Mais pourquoi on doit connaître tout ça ? À quoi ça sert dans la vraie vie ?), rarement Faciles (Vous avez déjà fumé, vous, Madame ?)
Parfois ils se risquent à une question Galante (Vous savez que vous avez de beaux yeux, Madame ?) ou Humoristique (Vous savez comment on appelle monsieur V*d* ?), jamais Idiotes (ça, c’est Madame qui le dit : Posez vos questions, une question idiote, ça n’existe pas !)
Et ainsi de suite : au prof les questions Juridiques, Kantiennes, Logiques, Métaphysiques, Neutres, Ouvertes (et si possible Originales), parfois Pièges, parfois Qui tuent, parfois Qui n’attendent pas de réponse et qu’on appelle Rhétoriques.
La prof bonne poire, qui offre une question Subsidiaire (promesse de points bonus) et des questions Types (pour bien se préparer aux contrôles).
La prof, toujours à la recherche de la question Ultime qui fera pousser à ses élèves des Oh ! et des Ah ! d’admiration. Toujours à traquer la question trop Vague ou à inventer des Webquests, ces questions d’exploration-du-Ouèbe qui mènent les élèves en droite ligne aux questions X . Ou chez Yves Rocher et ses questionnaires "donnez-nous-votre-avis".
Quant à Madame, elle en a bien peur, un jour on l’appellera « Zéro franc » parce que chaque fois qu’elle croit poser une question fort simple, elle l’introduit en disant : « Bon, et maintenant la question à zéro franc »